mercredi 30 mars 2011

Pourquoi Zentan?

Mardi 29 mars 2011. Sur le trajet reliant Nalut, près de la frontière tunisienne, à Zentan, un insurgé guette la présence éventuelle de forces fidèles au Colonel Mouammar Kadhafi.


Nous nous sommes rencontrés fin février à Ras Jdir, à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Nous y étions dans l'espoir d'entrer en Libye pour y suivre les évènements qui s'y produisent depuis la mi-février. Les autorités libyennes n'autorisant pas les journalistes non invités par le gouvernement à accéder au territoire libyen, nous avons été contraints de trouver une autre voie d'accès à ce pays. Raison pour laquelle nous nous trouvons aujourd'hui à Zentan, une ville où l'on  peut accéder,  clandestinement, par le sud de la Tunisie. Nous nous trouvons ici depuis mardi 29 mars.  Située au milieu de la chaine de montagne de la Nafoussa, Zentan est un ville stratégique. Située au croisement de plusieurs routes, la ville est à 100 km à vol d'oiseau au sud-ouest de Tripoli, la capitale, objectif ultime des insurgés libyens. Zentan est entièrement contrôlée par les rebelles qui en ont chassé les partisans du régime du Colonel Mouammar Kadhafi. Mais la ville est aujourd'hui quasi-encerclée par les forces loyales à Kadhafi. Positionnées à quelques kilomètres de la ville, celles-ci tiennent trois voies d'accès à Zentan: le Nord, le Sud, et l'Est. Seule la route menant vers l'Ouest, d'où la ville s'approvisionne à partir de la Tunisie, leur échappe encore.
Zentan et sa région, ne connaissent pas encore de grands affrontements militaires, comme c'est le cas dans l'Est de la Libye. Mais depuis peu  la ville subit des bombardements de la part de l'armée régulière, comme cela a été le cas le jour même de notre arrivée, mardi 29 mars, dans la matinée.Contrairement à la semaine précédente, ce jour-là, il n'y a pas eu de victimes. Mais une tension certaine régnait en ville.
Nous resterons à Zentan tant que cela est possible. Les insurgés de la ville ayant le projet de marcher sur Tripoli, l'idéal serait, à l'évidence, que nous puissions les suivre jusqu'au bout. Inch Allah....!
 Zentan, mercredi 30 mars 2011


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